Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 57 —


ne pouvant plus respirer, ce scélérat n’était en aucune façon en état de me disputer la victoire. Je le jetai par terre, et tandis que je le tenais immobile sous moi, Marguerite lui arracha le poignard, et le lui plongea dans le cœur à plusieurs reprises.

Après cet acte horrible, mais nécessaire : — Ne perdons point de temps, me dit Marguerite, c’est notre unique ressource.

Je n’hésitai point à lui obéir, mais ne voulant point abandonner la baronne à la vengeance des brigands je l’enlevai dans mes bras, quoique toujours endormie, et je me hâtai de suivre Marguerite. Les chevaux des voleurs étaient attachés près de la porte. Ma conductrice sauta sur un de ces chevaux ; je suivis son exemple ; je plaçai la baronne devant moi et je piquai des deux. Notre unique espérance était d’atteindre Strasbourg, dont nous étions moins éloigné que le perfide Claude ne me l’avait dit. Marguerite connaissait fort bien la route et galopait devant moi. Nous fûmes obligés de passer près de la grange où les brigands étaient occupés à massacrer nos domestiques. La porte étant ouverte, nous entendîmes les cris des mourants et les imprécations des meur-