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souvenirs qui s’offraient à la fois me remplirent de soupçons et d’épouvante.

J’étais à chercher par quels moyens je pourrais m’assurer positivement de ce que j’aurais à craindre, lorsque j’entendis en bas quelqu’un qui allait et venait avec beaucoup de vivacité. Tout alors me semblait suspect. Je m’approchai doucement de la fenêtre qui (attendu que depuis longtemps on n’était pas entré dans cette chambre) était restée ouverte malgré le froid. Sans m’avancer beaucoup, je regardai en bas. Les rayons de la lune me permirent de distinguer un homme que, sans peine, je reconnus pour mon hôte. J’épiai ses mouvements. Il marchait vite, puis il s’arrêtait et semblait prêter l’oreille ; il frappait la terre de ses pieds et la poitrine de ses bras, comme pour se garantir du froid ; au moindre bruit, au plus léger son de voix venant de l’intérieur de la maison, au plus petit mouvement de vent parmi les arbres, il s’arrêtait et regardait autour de lui avec inquiétude.

— Que le diable l’emporte ! dit-il enfin comme excédé d’impatience, qu’est-ce qui peut le retenir ?

Il parlait à voix basse, mais comme il était pré-