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quelques pas, Robert, la maison est pleine d’étrangers.

— Ali ! ce sont mes enfants ! s’écria notre hôte ; eh bien, Jacques, Robert, pourquoi n’entrez-vous pas ? Il reste assez de place pour vous, garçons.

À ces mots, les deux jeunes gens entrèrent. Leur père les présenta à la baronne et à moi ; ensuite il conduisit nos domestiques à la grange, tandis que Marguerite mena les deux femmes de chambre, qui venaient de l’en prier, à l’appartement destiné à leur maîtresse.

Les deux nouveaux venus étaient grands, robustes et bien faits, les traits durs et le teint hâlé. Ils nous firent leurs compliments en peu de mots et traitèrent Claude, qui venait d’entrer, comme une ancienne connaissance ; ensuite ils se débarrassèrent chacun de son manteau et d’un baudrier de cuir ; ils tirèrent de leur ceinture une paire de pistolets, qu’ils posèrent sur une table.

— Vous marchez bien armés, leur dis-je.

— Il est vrai, monsieur, répondit Robert ; nous avons quitté Strasbourg assez tard, et il est bon de prendre des précautions pour traverser de nuit la forêt ; elle n’a pas une bonne réputation, je vous assure.