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vue, et si je l’écoutais, ils ne mettraient jamais le pied dans la maison ; mais je tiens bon sur ce point, et je ne consentirai jamais à abandonner ces pauvres enfants à la merci du monde, comme elle m’a bien des fois pressé de le faire. Sur tout le reste, je ne la contrarie jamais, et j’avoue qu’elle conduit fort bien le ménage.

Nous en étions là, lorsqu’un grand cri plusieurs fois répété fit retentir la forêt.

— Ce sont mes enfants, j’espère ! s’écria Baptiste, et il courut ouvrir la porte.

Nous pûmes alors distinguer le bruit de plusieurs chevaux, et bientôt après une voiture escortée par quelques hommes à cheval s’arrêta à la porte de la cabane. Un des cavaliers demanda à quelle distance ils étaient de Strasbourg. Comme il s’était adressé à moi, je lui répondis ainsi que Claude m’avait répondu. Aussitôt une volée d’imprécations tomba sur les postillons pour s’être ainsi égarés de leur route. Puis on alla informer ceux qui étaient dans la voiture qu’il restait encore beaucoup de chemin à faire, et que malheureusement les chevaux étaient trop fatigués pour aller plus loin. Ce rapport nous parut faire beaucoup de peine à une dame, qui nous sembla être