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venu. Excusez-moi de ne vous avoir pas ouvert tout de suite, mais il y a tant de coquins dans les environs, qu’avec le respect que je vous dois je vous soupçonnais de la bande.

En parlant ainsi, il me fit entrer dans la salle où était le bon feu que j’avais aperçu de loin, et me présenta un fauteuil qui était près de la cheminée. Une femme, que je supposai être l’épouse de mon hôte, se leva dès que j’entrai, me reçut avec une révérence froide et contrainte, et, sans répondre un seul mot à mes civilités, reprit en s’asseyant l’ouvrage auquel elle était occupée. Les manières de son mari étaient aussi prévenantes et ouvertes que les siennes étaient rudes et repoussantes.

— Monsieur, me dit le bûcheron, je voudrais bien pouvoir vous loger plus convenablement. Cette maison est peu commode ; cependant, nous ferons de notre mieux pour vous donner deux chambres, l’une pour vous et l’autre pour votre domestique. Il faudra vous contenter d’une chère peu délicate ; mais tout ce que nous avons, nous vous l’offrons de bon cœur. Puis se tournant vers sa femme : Marguerite, pourquoi restez-vous assise comme si vous n’aviez rien à faire ? Allons, re-