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près cette information, changeant de dessein, il avait disparu le même jour où il devait fuir avec Agnès ; et que celle-ci, désespérée de tant de perfidie et de bassesse, avait résolu de se retirer dans un couvent ; elle ajoutait que cet aventurier s’étant donné pour être un de mes amis, elle désirait savoir s’il était connu de moi. Je lui répondis que je n’avais aucun ami de ce nom ; j’étais loin de penser qu’Alphonse d’Alvarado et le marquis de Las Cisternas fussent la même personne. Ce qu’on me disait du premier ne pouvait en aucune manière me faire deviner le second.

— Je reconnais bien là toute la perfidie de dona Rodolphe. Chaque mot de cette lettre dont vous me parlez porte l’empreinte de sa méchanceté, de sa mauvaise foi et de son adresse à présenter sous des couleurs odieuses ceux à qui elle veut nuire ; pardon, Medina, si je parle avec cette liberté de votre parente. Tout le mal qu’elle m’a fait justifie mon ressentiment contre elle ; et quand vous m’aurez entendu, vous resterez convaincu qu’il n’y a dans mes expressions rien de trop sévère.

Il commença son récit en ces termes :