pirer de l’horreur pour le monde. À cette demande,
elle pâlit, détourna son visage, et ses pleurs
coulèrent avec plus d’abondance. Elle me pria de
ne point insister sur ce point, et cela ne me fit
que trop voir que sa détermination était prise, et
qu’un couvent était le seul asile où elle pût espérer
du repos. Elle resta inébranlable et prononça
ses vœux. Depuis, je suis allé la voir souvent au
parloir, et chaque fois je sortais d’auprès d’elle
avec de nouveaux regrets de l’avoir perdue. Peu
de temps après, il me fallut quitter Madrid ; je
n’y suis de retour que d’hier au soir, et je n’ai
pas encore eu le temps d’aller au couvent de Ste-Claire.
— Ainsi, vous n’avez jamais, jusqu’à présent, entendu prononcer le nom d’Alphonse d’Alvarado ?
— Je vous demande pardon ; ma tante m’écrivit qu’un aventurier de ce nom avait trouvé moyen de s’introduire au château de Lenderberg, de s’insinuer dans les bonnes grâces de ma sœur, et même de la faire consentir à fuir avec lui ; mais qu’avant l’exécution de ce projet l’aventurier avait été instruit que des terres situées dans la Nouvelle Espagne, au lieu d’appartenir à Agnès, comme il le croyait, étaient réellement à moi ; que d’a-