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alors de mille voix harmonieuses ; le nuage perce la voûte et va se perdre dans l’immensité du ciel.

Fatigué de la suivre des yeux, Lorenzo se trouva à son réveil étendu sur le pavé de l’église. Les lampes étaient alors allumées, et comme il entendait dans le lointain quelques voix qui psalmodiaient, il eut beaucoup de peine à se persuader que ce qu’il avait vu n’était qu’un songe. Cependant, mieux éveillé, il reconnut son erreur. Les lampes de l’église avaient été allumées durant son sommeil, et les chants qu’il entendait étaient ceux des moines qui récitaient leurs offices au chœur.

Lorenzo, totalement remis, se leva dans l’intention de se rendre au couvent de sa sœur ; mais avant qu’il eut atteint le portail, il fut étonné de voir entrer dans l’église un homme enveloppé dans un manteau, et qui, se glissant furtivement le long du mur, paraissait prendre beaucoup de précautions pour n’être point vu. Cet air de mystère, ces précautions mêmes, excitèrent la curiosité de Lorenzo. Je m’en vais, disait-il, il ne convient point d’épier les secrets d’autrui. Et tout en se faisant à lui-même cette réflexion, il ne s’en allait point, et se cachait derrière une colonne pour observer ce que ferait l’inconnu.


  AMOURS. TOME 2.
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