prendre, lorsqu’il fit rencontre sur la place d’un
de ses camarades de collège, qui se nommait Fontaine ;
c’était le plus borné des hommes, excepté
pour son commerce, qu’il faisait très-bien. Il lui
vint aussitôt dans l’esprit d’en faire le mari de
mademoiselle Moreau, si on pouvait la rejoindre.
— Eh ! bonjour, mon cher ami, comment te portes-tu ? —
Bien, révérence, et toi ? — Es-tu ici pour
longtemps ? — J’attends la diligence pour me rendre à
Paris. — Eh bien, nous partirons ensemble.
— À quelle heure ? — À midi précis. — Je te rejoins
au Grand Cerf, à onze heures ; va nous faire préparer à
déjeuner. — Le bon Fontaine, enchanté de
faire route avec son ami, retourne à l’auberge
pour l’attendre. Durolet va chez le père de l’autre
Fontaine, et lui dit de ne pas perdre une minute
pour retrouver la petite Moreau et de la ramener
chez lui ; qu’il espère l’en débarrasser bientôt et
lui explique en peu de mots son projet. M. Fontaine
l’approuve, et voulant réparer autant qu’il
était possible l’étourderie de son fils, promet de
tout employer pour la rendre à sa mère.
Durolet retourne à l’auberge, voit que ce Fontaine ne sait rien des aventures de l’autre, parce qu’il ne s’occupait que des objets mercantiles, et