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vous déclare que je me priverai du plaisir extrême de vous voir, le seul que je goûte en ce monde, jusqu’à ce que vous ayez consenti à marier votre fille. — Ah ! mon père, quelle menace ! Mais la marier, c’est bientôt dit. Qui en voudra ? Vous voyez que celui qui l’a séduite l’a abandonnée, et qui pourrait en effet vouloir passer sa vie avec une femme si stupide ? — Si votre unique inquiétude est de trouver quelqu’un qui veuille d’elle, je puis vous assurer qu’elle a fait une conquête, et que l’homme dont je vous parle s’estimera heureux et très-heureux de l’épouser. — Et qui est ce benêt ? — C’est un fort joli garçon que vous avez vu chez mademoiselle Précieux, le chevalier Fontaine. — Bon, c’est mademoiselle Précieux avec qui il se marie. — Elle m’a chargé de vous dire de sa part qu’elle avait réfléchi qu’il était trop jeune pour elle, et qu’il conviendrait bien mieux à sa pupille, pour qui elle s’était aperçue qu’il avait beaucoup d’inclination, quoiqu’il sût bien son accident ; car c’est lui qui a été parrain de mon petit neveu manqué. — Vous m’étonnez beaucoup. Enfin, s’il est bien vrai qu’ils s’aiment, et d’après les raisons que vous m’avez dites, et surtout pour vous prouver ma docilité à vos ordres, j’y consentirai. Il