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pénétré, madame, qu’on se soit servi du nom de mon frère pour vous faire un si sanglant affront, et je vous demande si c’est un garçon dont votre fille accouche de l’élever moi-même dans notre couvent, et si c’est une fille, de payer sa pension chez mademoiselle Précieux, jusqu’à ce que, par son talent, elle puisse gagner sa vie. Mademoiselle Moreau a cru me donner un neveu, et je l’adopte pour tel. — Ah ! faites en tout ce que vous voudrez, pourvu que je ne le voie jamais ; et pour la mère, signifiez-lui qu’aussitôt rétablie je la mets dans un couvent, où je ne lui pardonnerai que le jour qu’elle prononcera ses vœux.

Mademoiselle Précieux courut à toute jambe, dans la crainte que Joséphine ne revînt chez sa mère. Elle la trouva encore à Saint-Roch, dans la plus vive émotion ; elle lui dit qu’elle a bien des choses à lui raconter, et qu’il vaut mieux qu’elle revienne d’abord chez elle. Joséphine la questionna sur tout ce qui s’était passé. La bonne demoiselle Précieux lui répondit que les objets dont elle avait à l’entretenir ne demandaient pas à être traités dans un lieu public ; que dès qu’elles seront arrivées dans sa maison elle lui contera tout dans le plus grand détail ; et elle avait l’air si