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fille étaient assises, et il s’apercevait que ce manège fixait l’attention de la petite personne. Un jour il la regarde et elle rougit, ce qui prouve souvent moins de modestie que de trouble dans les sens ; car si une jeune fille n’imagine rien dans les regards d’un homme que la simple action de voir, sa pudeur n’en peut être alarmée. Le père Durolet, qui commençait à s’y connaître, s’imagina donc que cette rougeur lui était favorable, et pour laisser à sa belle tout le temps d’y penser, au moment où elle s’attendait à le voir repasser, il tira de sa poche son passe-partout et rentra par la petite porte qui donnait du jardin du couvent sur la terrasse, mais avant de la fermer il lança à la belle un regard plus significatif, et à ce coup la petite devint pourpre.

Le père Durolet rentra dans sa cellule, réfléchit qu’il pouvait y avoir pour lui un extrême danger à déclarer son goût pour cette jeune personne qui rougissait si imprudemment ; mais comme elle lui plaisait beaucoup, il imagina de concilier la réserve nécessaire à son état et à ses plaisirs.

Le lendemain, il vint s’asseoir sur le banc où la mère et la fille s’arrêtaient toujours ; et peu de moments après il aperçut madame et mademoi-