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vin de champagne et des liqueurs. Le repas fut fort gai, et Durolet vit bientôt que la partie serait complète.

On était dans les premiers jours du mois de mai ; l’appartement était peu éclairé, et des jalousies le rendaient plus sombre. Les bons pères avaient bu très-amplement de champagne et différents autres vins. Deux lits d’une propreté extrême et qui paraissaient excellents les invitaient au repos. Le père Jérôme dit à Rosalie de fermer les rideaux, et les voilà en moins de rien déshabillés par les mains des grâces, qui les invitèrent à prendre place auprès d’elles. Ils veillèrent, plus par politesse pour elles que par plaisir, environ un quart d’heure, et, entraînés par la fumée du vin, ils s’endormirent profondément. À peine étaient-ils ensevelis dans les bras de Morphée que nos donzelles se glissèrent doucement hors du lit, s’habillèrent à petit bruit et s’en allèrent, Sur les neuf heures du soir, comme ils l’ont su depuis (car ils n’avaient pas compté les heures dans un très-bon lit, dont les draps frais et parfumés rafraîchissaient la peau des deux bons pères), mademoiselle Burlet, respectable dévote, qui était la véritable maîtresse du logis, entre dans sa chambre et va