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livrant de leurs causes. Il m’annonça, en m’embrassant avec tendresse, qu’il en avait trouvé le moyen. La joie que me causa cette promesse n’égala pas celle de m’être trompée sur mes soupçons : il me rendait la vie.

Charmée des assurances qu’il me donnait, je fus curieuse de savoir quel était le moyen qu’il prétendait employer pour me délivrer de mon fardeau ; il me dit qu’il voulait me donner une boisson qui était dans le cabinet de son maître et dont la mère Sophie avait fait l’expérience avant moi. Je voulus savoir ce que le père Jérôme pouvait avoir de particulier avec cette mère ; je la haïssais mortellement, parce qu’elle avait paru une des plus animées contre moi le jour de l’aventure de la grille. Je l’avais toujours prise pour une vestale : que je me trompais ! D’autant plus sévère qu’elle savait mieux déguiser son caractère vicieux, qu’elle voilait sous les apparences de la vertu ses inclinations corrompues, elle était en intrigues réglée avec le père Jérôme. Martin m’en apprit toutes les circonstances : il me dit qu’en furetant dans les papiers de son maître il avait trouvé une lettre où elle lui marquait qu’elle se trouvait pour l’avoir trop écouté, dans le même