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CHAPITRE II.

REVERS ET PRESSENTIMENTS.


Nous avancions rapidement, lorsque le 28 août au matin, nous fûmes effrayés en entendant d’horribles craquements. Nous montons sur le pont et constatons avec tristesse que les trois mâts du navire viennent d’être cassés par une rafale subite. Le capitaine, voyant l’impossibilité de continuer le voyage avec un vaisseau dans l’état où se trouvait le nôtre, résolut de retourner à Liverpool. Nous étions alors dans le canal du Nord, et un bon vent favorisant notre projet de retour, nous longeons la côte ouest de l’Irlande pour revenir par le sud. Le premier septembre, nous étions en vue de Holyhead et, sur un télégramme du capitaine, un vapeur nous fut envoyé de Liverpool. Le soir du 2 septembre, nous jetions l’ancre devant la ville, et le lendemain, nous faisions notre entrée dans les docks.

Messieurs Vernier et van Buren, et moi, nous allâmes de suite chez les propriétaires du vaisseau, réclamer les soixante-dix louis sterling que nous avions payés pour notre passage.