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ville. Il lui fallait des pasteurs et des évangélistes. À son passage à Neûchatel, il persuada à monsieur Kempf, qui était marié et père de deux enfants, et à monsieur Schaffter, de Berne, de venir au Canada. Monsieur Schaffter cependant ne devait partir que plus tard.

La saison était avancée, et le moment du départ approchait. Monsieur Vernier nous avertit qu’il fallait que nous fussions tous à Londres pour le 15 août. Après une visite à Genève, ma ville natale, et après avoir dit adieu à mes parents et à mes amis, je retournai à Glay, où monsieur Cornu, une des recrues de la société évangélique de Genève, vint me trouver, et nous nous rendîmes tous deux à Londres. Monsieur Cornu était accompagné d’un jeune homme nommé Häberli, je crois, qu’il avait été chargé de faire passer en Amérique. Au jour fixé, nous étions réunis dans la grande métropole anglaise, et y passâmes cinq jours à en visiter les principaux endroits, après quoi, nous partîmes pour Liverpool.

Le vaisseau sur lequel nous devions faire le voyage était un magnifique trois-mâts, neuf, solide, et, à ce qu’on nous assurait, un fin voilier. Il s’appelait l’Annie Jane.

Le 26 août 1853, nous mîmes à la voile pour Québec. Le vent était favorable, le ciel était pur, tout respirait la vie et la gaieté.