qui s’enfuit effrayé. Je trouvai, et je crois que j’eus le courage de le lui dire, que cette figure ôtait au terrible tête-à-tête son côté saisissant, qu’elle rassurait pour ainsi dire le spectateur ; dans tous les cas, M. Ingres l’a laissée. Je me rappelle qu’il la trouvait assez poussinesque. Il a amélioré, je crois, le geste et l’expression du Sphinx.
Dans le petit tableau d’Henri IV et ses enfants, il avait refait l’ambassadeur, et nous le montrait avec complaisance, en faisant remarquer qu’il « était d’un assez beau ton ».
À gauche, sur le mur, était le Virgile. Mais c’est un souvenir bien vague que celui que j’ai gardé de cette toile. L’aspect m’en parut absolument sombre. — Le tableau était-il dans son entier ? — Dans tous les cas, les figures étaient grandes comme nature. Depuis j’ai vu, à son exposition des Beaux-Arts, un fragment qui appartient, je crois, à la Belgique. Était-ce ce fragment ?
Le sort de cette toile m’a bien longtemps intrigué et me préoccupe encore. Je n’ai trouvé personne qui l’ait vue : elle a été faite pourtant, puisqu’elle était au palais du général Miollis, qui l’avait commandée. Lehmann m’a dit que M. Ingres l’avait rachetée à Rome : ce ne peut être que lorsqu’il était directeur de l’École : alors