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CANDIDATURE À L’ACADÉMIE.

drait la remercier, elle eut la bonté de me prévenir de ne pas manquer de venir, le soir, assister à l’assaut que tous devaient donner en ma faveur.

Il fut fait comme il avait été dit, et j’étais depuis quelques instants dans la loge, quand l’ouvreuse annonça M. Couder.

Après les compliments d’usage et les remercîments, madame Perrin, s’apercevant que M. Couder ne me reconnaissait pas, me présenta, et elle commençait pour moi un plaidoyer des plus flatteurs, quand je l’interrompis en lui disant qu’il n’était pas probable que je pusse trouver la moindre sympathie chez M. Couder, qui m’avait déjà mis une fois à la porte de chez lui.

À ce mot, M. Couder fit un bond. « Comment cela ! s’écria-t-il ; mais pas du tout… Mesdames, ne le croyez pas… Il n’y a pas un mot de vrai… je vais vous faire juges, et vous conter l’histoire à laquelle Amaury fait allusion.

« Voici comment les choses se sont passées… Je lui avais loué un atelier… et cet atelier n’était séparé du mien que par une porte, condamnée, il est vrai, mais qui permettait de tout entendre… Il recevait des… amis, c’est tout simple… Mais moi, je donnais des leçons à madame de Montalivet, qui venait tous les jours, et