Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
CANDIDATURE À L’ACADÉMIE.

Il ne me restait plus qu’une visite à faire, celle que je devais à M. Couder ; mais elle n’eut pas lieu chez lui, et à ce propos je dois humblement avouer quelle intrigue fut ourdie pour accaparer la voix de cet académicien.

M. Émile Perrin, alors directeur de l’Opéra-Comique, m’avait fort aimablement accordé mes entrées à son théâtre, à titre de confrère en peinture. Il me présenta plus tard dans sa famille, où je fus reçu de la façon la plus gracieuse, et bientôt à titre d’ami.

La loge des Perrin comme nous disions, était presque tous les soirs le rendez-vous d’auteurs célèbres, de compositeurs illustres, dont les ouvrages étaient joués ou devaient l’être, et de quelques-uns de mes amis.

Madame Perrin, et sa sœur, madame Doux, dont le talent en peinture a pu être remarqué à presque toutes les dernières expositions, faisaient avec une grâce charmante les honneurs du petit salon fermé qui précédait la loge, et prenaient vivement part aux discussions animées qu’il est rare de ne pas voir s’élever dans une réunion d’artistes.

De temps en temps, lorsqu’on voulait écouter un morceau, entendre une chanteuse célèbre, on quittait, sans se gêner, le petit salon pour s’installer dans la loge. Il régnait dans ces réceptions