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L’ATELIER D’INGRES.

« Une œuvre d’art quelconque ne peut être refusée qu’à l’unanimité des suffrages. »

Une voix s’élevant pour la réception d’un tableau doit suffire, en effet, pour le faire accepter, parce que l’opinion d’un homme qui a l’honneur d’être juré doit être une garantie assez grande ; puis encore, parce que l’homme qui a pris la défense d’une œuvre peut avoir, plus rapidement que les autres, découvert quelques qualités que le temps, qui manque toujours en pareille occasion, pourra faire paraître plus tard, et qu’une autre éducation, un autre goût peuvent rendre moins sensibles.

Je n’aime pas la peinture de certains artistes qu’il est inutile de nommer : je dois dire plutôt que je ne la comprends pas ; mais, un jour, un de mes amis, d’un talent très-distingué, et dans le jugement duquel j’ai grande confiance, arrêté comme moi devant une des toiles dont je veux parler, me dit ces mots : « Eh bien ! il y a quelque chose là dedans. »

Je restai confondu, mais je me promis bien, si j’avais un jour l’honneur d’être juré, de ne jamais refuser aucun ouvrage qui aurait un défenseur, sinon un admirateur ; et je crois que je ne ferais que chose juste.

L’article que je propose d’introduire dans le règlement aurait aussi l’avantage de donner aux