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LA VIE À FLORENCE.

de lui soupçonner des accointances avec Rothschild. Ces repas se prolongeaient fort avant dans la soirée, excepté les jours de théâtre, où presque tous nous nous rendions très-exactement.

Les saisons de la Pergola étaient en général fort brillantes. Mademoiselle Ungher était l’étoile de cette époque. Duprez aussi y chanta, mais il venait d’être engagé à Paris, où il remplaça Nourrit, et ce n’est pas sur le théâtre que j’eus le plaisir de l’entendre pour la première fois ; ce fut à un dîner chez des amis communs. Le maître de la maison était capitaine de place, et je me souviens qu’au dessert Duprez entonna de sa belle voix l’air de Monpou : Si j’étais le capitaine, qu’il chanta avec sa perfection accoutumée. Je ne pensai pas à rire de l’allusion, tant j’étais sous le charme de ce beau talent.

Les salles de théâtre d’Italie n’ont aucun rapport avec celles que nous avons à Paris. Tout le monde sait qu’elles n’ont pas de galeries : des loges seulement du haut en bas, et un parterre où un assez large espace réservé à l’entour permet de circuler et de causer avec les personnes qui occupent les loges du premier rang.

C’est parfaitement disposé pour les spectateurs qui, pendant trois mois, sont destinés à entendre à peu près le même opéra et à voir le même ballet. Cette musique, qui n’a pas besoin d’être