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L’ATELIER D’INGRES.

Maremme, devenue depuis beaucoup moins insalubre.

Je ne sais si ses sujets l’ont regretté — cela ne me regarde pas ; — mais, pendant les deux années que j’ai séjourné à Florence, je n’ai vu ni émeute ni manifestation, pas même l’apparence de la plus petite opposition, pas un sergent de ville dans les rues, et une armée… qui ne mettait pas cinq minutes à défiler tout entière sous mes fenêtres ; mais aussi pas un homme ivre dans les rues, pas une rixe. Je n’oserais dire qu’il ne se commit pas quelques méfaits pendant mon séjour ; mais, pour une action criminelle, je puis attester que non.

Bons et aimables Florentins, laissez-moi vous adresser du fond du cœur l’expression de ma vive reconnaissance pour votre gracieuse hospitalité et pour le bonheur que j’ai goûté pendant ces deux belles années de ma vie !

Si j’entre maintenant dans quelques détails de mon existence intime, et je le fais pour en expliquer tout le charme, je dirai que nous habitions, mon ami Brisset et moi, deux petites chambres, d’une propreté et presque d’une élégance parfaites, que nous louait dans son appartement une brave et aimable bourgeoise, dont les soins pour nous étaient vraiment maternels.