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POMPEÏ ET L’ART ANTIQUE.

voir sur place. C’est l’art antique surtout qui fait de ce musée une collection unique, et qui même affaiblit beaucoup l’éclat de quelques œuvres modernes. J’eus le plaisir d’y trouver, dans un coin obscur, et dans une salle peu fréquentée, un ravissant tableau de M. Ingres, Françoise de Rimini, fait probablement pour la reine Caroline Murat, et dont on connaît en France une répétition que possédait M. Turpin de Crissé. J’eus une vraie joie à constater que cette peinture si originale tenait sa place sans désavantage au milieu de tant de chefs-d’œuvre.

Enfin, après des visites réitérées dans ce beau musée, le désir d’aller voir à leur source même les admirables débris d’un art dont nous n’avions pas l’idée, nous décida à quitter Naples, et son bruit, et cette agitation qui nous était devenue insupportable. Il est inutile de dire l’étonnement qui nous saisit, le soulagement que nous éprouvâmes en entrant dans ce lieu unique au monde qu’on appelle Pompeï.

Pompeï alors était ouvert à tout venant : un seul et brave gardien, à la porte, surveillait bien distraitement l’entrée et la sortie des visiteurs, et l’on pouvait, avec une permission que l’ambassadeur de chaque nation faisait obtenir, y passer la journée, travailler, dessiner, lever des

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