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DE ROME À NAPLES.

un pays pareil, sous un ciel aussi beau, il est rare qu’on n’ait pas un appétit et un sommeil à l’épreuve de tout, et nous n’y regardions pas de si près.

On partait d’assez bonne heure, s’arrêtant pour déjeuner dans une ville indiquée d’avance, où l’on avait devant soi deux ou trois heures pour la visiter en tous sens, car ce sont en général de petites villes, mais toujours remplies de peintures, de monuments souvent fort curieux. De même pour la ville où l’on s’arrêtait pour dîner et coucher.

Dans un voyage ainsi fait, pas la moindre préoccupation d’aller vite : le petit trot des chevaux, souvent leur pas, vous laissent parfaitement indifférent ; on sait qu’on fera dix lieues dans la journée, que l’on arrivera à des heures réglées pour les repas et le coucher ; on n’a donc qu’à voir et à admirer le pays, à monter les côtes à pied, souvent à les descendre de même ; presque un voyage de piéton enfin, avec la possibilité de se reposer dans la voiture qui vous suit, quand la chaleur est trop forte, et sans la crainte de causer du retard.

J’ai traversé l’Italie ainsi, dans tous les sens, et j’ai vraiment pu la voir. Depuis, j’ai fait en quelques heures ce que j’avais mis autrefois quatre jours à parcourir, et je me félicite de l’a-