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L’ATELIER D’INGRES.

tous les élèves de ce temps-là, et rien n’était amusant comme d’entendre M. Ingres les corriger gravement, et faire sentir qu’une charge doit être le caractère principal et saisi en quelques coups de crayon d’une tête ou d’un objet quelconque. Il en critiquait quelques-unes, qu’il ne trouvait que des portraits enlaidis.

Une circonstance rendit encore moins fréquentes mes visites à l’atelier. Je fis, en 1829, un voyage en Grèce, attaché à la Commission scientifique de Morée, et la fièvre que j’en rapportai me mit à peu près hors d’état de travailler pendant toute une année.

Cet épisode de ma vie a eu, je le crois, quelque influence sur mon avenir ; mais j’étais malheureusement trop jeune pour profiter avec fruit de tout ce qui me passait devant les yeux. Je ne m’étais pas exercé à faire rapidement un croquis de paysage, je n’avais pas encore vu les admirables dessins de Bertin. Néanmoins ce beau pays m’a laissé de bien vives impressions, et les hommes distingués qui composaient la Commission ajoutèrent beaucoup au charme et a l’intérêt de ce premier voyage.

Lorsque je fus à peu près rétabli, je me mis, comme mes autres camarades, à un travail sérieux en vue de l’Exposition.

Sturler composait, de grandeur naturelle,