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L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.

dont nous profitons le mieux que nous pouvons.

« Je fus convaincu que toutes les formalités gênantes pouvaient être ainsi mises de côté, et que l’on aurait à l’exposition annuelle une marge plus grande pour chercher et découvrir le jeune homme que ses dispositions et son genre de talent pouvaient rendre digne d’obtenir le prix.

« D’après le relevé que j’ai fait de ces brillants débuts, en m’aidant seulement de mes souvenirs, rien n’eût été plus facile que de découvrir cet artiste. Vous en aurez la preuve par la notoriété des hommes que je vais citer, et vous n’apprendrez pas sans étonnement, je crois, que ces artistes d’un grand talent, dont quelques-uns sont célèbres, n’ont jamais pu obtenir le prix de Rome ; plusieurs n’ont même pas été admis à concourir.

« Pour ne pas vous fatiguer par une trop longue nomenclature, je ne vous parlerai que de quelques-uns des artistes dont les œuvres se présentent à mon souvenir.

« Et d’abord :

« Géricault, avec sa Méduse, Eugène Delacroix avec sa Barque du Dante, ne vous paraissent-ils pas, dites-moi, bien dignes du prix de Rome ?

« Paul Delaroche se présenta au concours, et ne put réussir.

« Eugène Devéria, qui fit son début à vingt ans