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L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.

adoptée est celle qu’ils devront exécuter sans y rien changer. Si la bonne idée leur vient le lendemain, il faut s’en tenir à la mauvaise qu’ils ont eue la veille.

« Quant au sujet, soyez certain qu’il n’agrée qu’à un bien petit nombre parmi les concurrents. Tel jeune homme dont la nature est ardente, expansive, se trouve en face d’un sujet calme et solennel ; tel autre aime les mouvements simples : le sujet devra représenter une bataille, un massacre.

« Remarquez que ce concours est une chose sérieuse, dont le prix est une des récompenses les plus élevées qui se puissent donner à un artiste ; il est donc tout à fait important de pouvoir apprécier les dispositions, l’aptitude de ces jeunes gens.

« Est-ce là le vrai moyen ?

« Quand nous faisons un tableau, et je vous certifie, mon cher ami, que c’est une chose bien difficile, nous n’avons pas trop des musées, des bibliothèques pour aller faire des croquis, fouiller et prendre des notes, pour nous inspirer des maîtres, pour étudier les marbres grecs et les vases, si notre sujet est antique. Eh bien ! le croiriez-vous ? ces jeunes gens qui commencent, qui ne sont que des élèves, n’ont pas le droit d’apporter dans leur cellule le moindre croquis, la moindre