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l’hôpital-général, une certaine quantité de pain, dépense de 200 à 400 liv. ; à payer, par forme de don, au coffre de la confrérie, une somme de 200 liv., dont il y en avait 140 destinées pour l’honoraire du chapelain ; enfin, à recevoir, le jour de l’Ascension, chez lui ou dans tout autre hospice (maison), à ses frais, le prisonnier délivré ; à lui donner ou faire donner à souper, à coucher ; et à le renvoyer, le lendemain, avec un chapeau neuf. Tout cela était indispensable. Mais, la plupart du tems, les maîtres nommés acceptaient de bonne grâce ; et alors, outre ce que nous venons de dire, ils fournissaient des jetons dans les assemblées de confrérie, deux pour chacun des confrères[1] ; leur donnaient des bouquets pour les processions des Rogations et du jour de l’Ascension ; de plus, ils donnaient deux repas de confrérie durant l’année de leur gestion ; ce qui, en tout, faisait une dépense de 1500 liv. pour le moins. Le chapitre défendait bien quelquefois ces repas ; il l’avait fait dès 1519. Le Ier. mai 1522, il intima à Jean Dufour, bourgeois de Rouen, élu prévôt ou maître de la confrérie, l’ordre de ne point faire de festins et autres divertissemens, danses et mascarades aux prochaines Rogations, et de remplacer ces superfluitéz accoutumées en aumônes

  1. Nous avons fait graver, sur le titre de cet ouvrage, un jeton de la confrérie de Saint-Romain, frappé en 1711 ; il appartient à M. Chéron, avocat à Rouen, qui a bien voulu nous le confier. Ce jeton, en argent, représente, d’un côté, saint Romain entre le prisonnier agenouillé qu’il bénit, et la gargouille que ce dernier va emmener. Dans le fond, on voit la cathédrale de Rouen, telle qu’elle était encore avant l’incendie de 1822 ; la flèche de Robert Becquet est facile à reconnaître. Ce côté du jeton porte l’inscription : PRIUILEGIVM ECCLESIÆ ROTHOMAGENSIS. Au-dessous on lit ; CONFRAIRIE DE ST. ROMAIN. L’autre côté du jeton représente le prisonnier couronné de fleurs, portant, par le brancard de devant, la chasse de Saint-Romain, qu’un prêtre porte par le brancard de derrière. Au-dessous on lit le millésime 1711. Autour est cette inscription : DVLCE ONVS VINCVLA SOLVENS.