Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/541

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
les hommes les animaient en leur disant : Tuez-les, nous sommes là pour vous soutenir. Romeuf fut obligé de céder à la force, et laissa enlever les bestiaux qu’il avait saisis. Il chercha à s’enfuir, mais il était cerné de toutes parts ; les pierres continuaient de tomber avec violence sur lui et sur ses témoins ; l’un de ces derniers fut atteint à la tête et terrassé ; Romeuf, lui-même fut blessé, et, voyant sa vie en danger, montra un pistolet d’arçon ; mais ce geste ne fit que porter à son comble la fureur de cette multitude qui le poursuivit avec acharnement, lui donnant, ainsi qu’à ses témoins, des coups de hoyau et de bâton, et leur jetant des pierres. Romeuf voulut tirer un coup de pistolet vers terre pour tâcher de les écarter, mais le pistolet fit long feu, et, partant au moment où Romeuf le relevait, alla tuer une femme qui se trouvait parmi cette multitude, et qui s’appelait Marie Chastan.


1761. René Rousée, âgé de 42 ans, journalier, demeurant à Chrétienville, près le Neufbourg, hameau du Bocage.

Françoise Olivier, sa femme, âgée de 46 ans.

    Un nommé Jean Buhot venait d’accabler de coups la femme Rousée, et allait la frapper encore. Rousée, averti par des voisins, survint, ayant à sa main une houe, dont il blessa mortellement Buhot, qui mourut sur la place.


1762. Pierre Nicolas, âgé de 48 ans, jaugeur, de la paroisse du Mesnil-Germain, diocèse de Lisieux.
    Le 27 mars 1759, il exerçait ses fonctions de jaugeur, à Livarot, dans un cabaret à l’enseigne du Soleil, lorsqu’un individu, qu’il ne connaissait pas, vint l’insulter, le maltraiter et le provoquer à se battre. Nicolas refusa, mais une heure après, comme il conduisait son cheval à la forge, il fut attaqué plus violemment encore par cet individu, qui voulait le