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après, ne voulant point que sa femme connût cette dépense. Dans les prairies de Lisieux et dans la ville même, tous ceux qui virent le fusil vendu par Carboneau, se récrièrent sur sa beauté. Un gendarme de la garde et un garde-du-corps dirent qu’ils l’auraient acheté s’ils eussent su qu’il était à vendre. Carboneau regretta vivement d’avoir vendu ce fusil trop bon marché ; il dit à Duval qu’il voulait de suite les 18 livres et le serin ; il savait bien que Duval n’avait point de serin et qu’il devait faire acheter à Rouen celui qu’il lui avait promis. Une dispute s’engagea entre eux, puis une lutte ; Carboneau cherchant à reprendre le fusil que tenait Duval, et ce dernier, s’efforçant de le retenir, Duval, assailli par Carboneau et par la femme de ce dernier, finit par tirer son épée et en perça le mari, qui expira à l’heure même.
    Nota. Après sa délivrance, sa famille qui, sans doute, avait à se plaindre de lui, le fit arrêter et écrouer au Vieux-Palais, en attendant une occasion de l’embarquer pour les Iles. Il s’évada de sa prison, au commencement de juillet, aux risques et péril de sa vie, sous la protection de saint Romain. Il traversa à la nage les fossés du Vieux-Palais, dans lesquels il faillit se noyer. Depuis, il dut devenir procureur à Lisieux, en remplacement de son père.


1754. Joseph-Frédéric Esson, âgé de 40 ans, dentiste, né à Brulange, généralité de Metz, ayant demeuré à Caen, demeurant actuellement à Coutances, paroisse de Saint-Pierre.

Marie-Antoinette Le Cornu, femme de Joseph-Frédéric Esnon, âgée de 28 ans, née à Caen, paroisse Saint-Martin, demeurant à Coutances.

Claude-Antoine André, âgé de 32 ans, marchand de livres de messe, originaire de l’abbaye