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tenir à l’exécution rigoureuse de toutes les clauses de l’édit de Henri IV. « Nous ne pouvons pas l’empescher, écrivait l’abbé d’Aunay à son ami : mais cette rigueur leur sera peut estre plus désavantageuse qu’à nous, car nous ne délivrons guères de prisonniers où ces messieurs ne prennent intérest, et que nous n’ayons quelque recommandation de leur part. » La fête de l’Ascension approchait ; lorsque les députés du chapitre allèrent au Palais pour y insinuer le privilége, conformément à l’usage immémorial, le parlement ne voulut point recevoir cette insinuation, sous prétexte qu’il n’était pas en nombre suffisant. C’est que le premier président n’était point encore de retour, et cette compagnie espérait toujours qu’il apporterait la déclaration si ardemment désirée ; on dit aux députés de revenir une autre fois. Le chapitre fut très-mécontent ; il se demanda s’il renverrait, cette année, des députés au parlement, ou s’il regarderait l’insinuation comme faite, n’ayant pas tenu à lui qu’elle ne le fût. Sur ces entrefaites, le premier président étant revenu à Rouen sans les lettres-patentes si formellement promises, le parlement chercha à y suppléer par une déclaration qu’il pria le chapitre de signer. Elle était ainsi conçue : « Messieurs du chapitre déclarent qu’ils reconnoissent que le parlement est le seul juge de ceux qui lui sont nommés par le chapitre, pour les déclarer dignes ou indignes