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moins capables que lui, ou mécontens peut-être de ce que, malgré sa longue absence, on continuait à cet ecclésiastique les distributions quotidiennes de l’église, dues seulement, en règle générale, aux chanoines présens, critiquaient par fois ses démarches à Paris. L’abbé Gaudon ne l’ignorait pas, et en ressentait du chagrin. Mais son ami lui écrivit : « Vous sçavez ce que c’est que des compagnies où ceux qui crient le plus haut l’emportent ordinairement. Servéz toujours l’intérêt de nostre église, sans vous embarrasser des opinions égarées des particuliers. » L’abbé d’Aunay soutenait chaudement son ami dans les assemblées capitulaires. M. De Médavy, archevêque de Rouen, qui suivait aussi cette affaire à Paris, ayant écrit une lettre où il donnait les plus grands éloges à la conduite de l’abbé Gaudon et à l’adresse qu’il montrait dans cette négociation, l’abbé d’Aunay, à qui cette lettre était adressée, ne la cacha pas. « J’ay leu, écrivait-il à son ami, j’ay leu aujourd’huy ceste lettre à ceux de messieurs qui se trouvoient en la sacristie, au sortir du chœur, et Dieu sçait si je la ferai valoir demain en la relisant au chapitre, et si de là je prendrai lieu de bourrer ceux qui ne vous sont pas favorables. » — « On ne peut pas, lui écrivait-il une autre fois, se figurer un zèle plus ardent que le vostre. Si vous faisiez pour un particulier honneste homme ce que vous faites pour nous, ce