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le sieur de Moulineaux se vantait partout de lui avoir donné des coups de bâton. A quelques jours de là, l’ayant rencontré qui sortait du jeu de paulme du Vert-Buisson, il lui dit que « s’il estoit hors la porte de Sainct-Hilaire, il ne tiendroit telz propos. » Le défi ayant été accepté, on se rendit immédiatement hors la porte Saint-Hilaire. Là, un combat à outrance eut lieu entre Lespine et Briselance, son ami, d’une part ; et, de l’autre, les sieurs Le Sauvage et Gosselin de Moulineaux. Lespine reçut un coup d’épée sur le nez, et un coup de poignard, de l’aîne gauche à la droite. Lui-même donna à Le Sauvage un coup d’épée à la cuisse, et au sieur De Moulineaux un coup d’estoc au-dessous du cœur.
    Lors des Rogations, les quatre combattans étaient dans les prisons de la cour des Aides.
    Les chanoines leur rappelèrent « les sainctz décretz et canons qui excommunyent ceulx qui se battent en duel, ceulx qui assistent les combattans, et pryvent mesme de sépulture ecclésiastique ceulx qui meurent en tel duel. » Les prisonniers « les requirent bien humblement de leur donner absolution de cette excommunication, demandants pardon à Dieu et à M. le pénitencier, comme enfans de l’église catholique, apostolique et romaine. »
    L’abbé Dadré, chanoine pénitencier, leur donna l’absolution.
    Trois de ces prisonniers étaient gisants malades en la salle basse de la geôle, et hors d’état de porter la châsse de Saint-Romain, à la procession. Elle fut portée par Robert Briselance, l’un d’eux, qui avait été très-peu blessé.


1603. Hector De Barville, écuyer, sieur du Parc, âgé de 26 ans, demeurant à la Boullaye, paroisse de Saint-Frogend, diocèse de Séez.
    Dans un duel qui avait eu lieu aux portes de Verneuil,