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Rennes. Jacqueline De Boisrioult fut aussi condamnée à mort, mais par contumace, comme complice de cet assassinat. (Voir l’histoire.)


1577. Richard Sottinier, âgé de 24 ans, né à Courson, vicomté de Vire.
    Valet et complice du sieur Lemarchand de Chavoy du Grippon, il avait assassiné, conjointement avec lui, le sieur De Villarmoys, capitaine des légionnaires de Basse-Normandie.
    Le sieur De Chavoy alla avec les nommés Richard Sottinier, Michel Sottinier, Jullian Halley, Pierre Le Goubbe et autres, attendre, près du gros chêne de Surigny, le sieur De Villarmoys, qui revenait d’Avranches ; atteint d’un coup de pistolet, le sieur De Villarmoys succomba le jour même. Sottinier, dans sa confession, dit que, précédemment, le sieur De Villarmoys avait juré qu’il ferait mourir le sieur De Chavoy, à cause de l’empêchement que ce dernier donnait au mariage d’une de ses vassales avec un des vassaux du sieur De Villarmoys. A l’entendre, le sieur De Chavoy ne fit que prévenir un ennemi qui voulait le faire périr.
    Cet assassinat fit beaucoup de bruit. Le sieur Du Grippon fut arrêté et détenu misérablement dans les prisons d’Avranches. M. De Matignon, chef des catholiques en Normandie, voulut le faire enlever de ces prisons par les vibaillis de Caen et de Coutances, et le faire conduire au château de Caen, pour le faire juger à sa dévotion. Il voulait, dit-on, faire périr le sieur Du Grippon, pour s’accommoder de la terre du Grippon, qu’il convoitait.
    Le sieur De Villarmoys subit, pour ainsi dire, en cette occasion, la peine du talion. Car lui-même avait assassiné, en 1562, sur la route de Saint-Lô, le sieur Hermesis qui allait rejoindre Montgommery. (De Thou, Hist. univ., livre xxx.)