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le privilége de la fierte. Ces deux années, Louis XIV écrivit au chapitre et au parlement pour les détourner d’élire ce gentilhomme. Dans une lettre adressée, le 19 avril 1670, à l’archevêque de Rouen, le roi disait : « Le crime de guet-à-pens estant un de ceux qui sont exceptéz de la fierte de Rouen, le nommé Baudry, sieur de Bois-Caumont en auroit esté, l’année dernière, jugé indigne, sur le rapport qui me fut fait de l’assassinat par lui commis en la personne du feu sieur De la Bunaudière le jeune, ainsi que je vous le mandai alors. Néanmoins, comme je suis informé qu’il fait état, encore cette année, par le moyen du nombre des parens et amis qu’il a, tant à ma cour de parlement de Rouen, que dans le chapitre de vostre esglise cathédrale, d’obtenir, le jour de l’Ascension prochaine, le privilége de la dite fierte, pour se garantir du chastiment qu’il a mérité, je vous ay voulu faire cette lettre pour vous recommander de tenir la main, à ce que, dans le dit chapitre qui se doit tenir pour la dite fierte, il ne soit point fait choix du dit Baudry, en quelque sorte et manière que ce soit, afin que la justice puisse estre exercée contre luy ainsy qu’il appartiendra. » Le monarque adressa en même tems au parlement, l’ordre, en cas que Baudry de Bois-Caumont fût élu, non seulement de ne le point recevoir, mais même de le faire arrêter prisonnier et mettre à la conciergerie, pour l’exécution du jugement prononcé contre lui.