Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont ils avaient été déclarés atteints et convaincus. A quelques années de là, Bouton de Chantemesle fut repris, et on voulait procéder contre lui contradictoirement. Alors, le chapitre de Rouen intervint, prétendant que ces procédures étaient un attentat au privilége de saint Romain. L’affaire ayant été renvoyée par le roi au grand-conseil, Chantemesle y demanda que les cas mentionnés au procès fussent déclarés fiertables, et à être renvoyé au chapitre de Rouen pour achever la cérémonie de la fierte. Cette cause, « susceptible (disait l’avocat-général Foucault) des plus vives couleurs de l’éloquence », fut plaidée au grand-conseil pendant cinq audiences consécutives. L’avocat-général Foucault dit que Jean De Bouton, sieur de Chantemesle, La Fontaine et Diancourt, s’étaient mis en défense contre le sieur De Bongenouil, qui, pour les empêcher de l’arrêter, les menaçait de son épée. Dans cette chaude mêlée, des coups de pistolet avaient été tirés ; et Claude De Bouton, sieur de Bongenouil, avait été atteint et blessé à mort ; mais rien ne montrait qu’il y eût eu préméditation de la part des meurtriers ; le crime était donc fiertable. L’allégation d’un complot ancien entre Bongenouil et ses cousins-germains, pour tuer le baron de Ferrières leur oncle, ne lui parut pas établie sur des preuves bien solides, ne reposant que sur le dire de Bongenouil, qui, à ce moyen, était parvenu à capter toute