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à la jurisdiction du chapitre pour le contenu en iceulx, et, à ces fins, a esleu son domicile en la maison de la fabricque. »

Ensuite, on commençait prime, au chœur de la cathédrale ; le prisonnier délivré était conduit processionnellement dans l’église, à la chapelle de Saint-Pierre et Saint-Paul, où il confessait ses péchés au grand-pénitencier, qui lui donnait l’absolution. Puis il se rendait à la chapelle Saint-Romain où il entendait une messe basse, après laquelle il était reconduit processionnellement à la maison du prévôt ou maître en charge, où un déjeuner avait été préparé ; c’était le repas d’adieu. Après ce déjeuner, il remerciait humblement le maître et les membres de la confrérie, de tous les soins qu’il s’était donnés pour lui. Puis, il prenait congé, après que le maître de la confrérie lui avait donné un chapeau neuf. De là, il allait, accompagné de ses parens ou amis, chez tous les membres du parlement et chez tous les chanoines de la cathédrale, les remercier du bienfait qu’il avait reçu d’eux.

Après tant d’angoisses et d’alarmes, après tant d’interrogatoires, d’allées et de venues, de génuflexions et de semonces, le prisonnier devait respirer avec délices et renaître à la vie, lorsqu’enfin il se retrouvait libre, tranquille, au milieu des siens. S’il faut en croire un vieil auteur, qui n’avait