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l’année précédente, et se trouvant retenu à Cosne-sur-Loire, pour le service du roi, chargeait un de ses amis de le représenter à la cérémonie, et d’y porter pour lui la torche ardente. En 1583, Jacqueline ou Jacquemine Du Bois-Rioult, qui avait assisté, deux années, à cette procession, demanda d’être dispensée pour les années restantes, « veu qu’elle estoit, presque sans intermission, travaillée de maladye. »

Souvent des nobles ou des bourgeois de Rouen consentaient à cautionner, à cet égard, le prisonnier élu, et s’obligeaient, par-devant notaires, à porter la torche à sa place, s’il ne se présentait pas au jour voulu, ou à acquitter les condamnations qui pourraient être prononcées contre lui à raison de ce manquement. J’ai vu plusieurs actes de cette nature.

En 1543, deux seulement des prisonniers délivrés précédemment, ayant assisté à la procession, le chapitre arrêta que désormais les noms des prisonniers élus seraient inscrits sur un tableau qu’on afficherait dans la salle capitulaire, et qu’on y effacerait les noms de ceux qui viendraient à mourir. En 1586, le chapitre avait imaginé de faire prendre, le jour de l’Ascension, par le sacriste assisté du tabellion, les noms des prisonniers libérés précédemment, qui se présentaient à l’offrande, avec torches et cierges ; cette liste était remise au