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conférer avec le chapitre, et, quelques jours après, il fut arrêté que « ceux qui auroient levé la fierte seroient tenus d’assister en personne, pendant six ans, à la procession de l’Ascension, nue teste et une torche à la main, à moins qu’ilz ne feussent légitimement empeschéz. » Dans ce dernier cas, ceux qui, admis précédemment à lever la fierté, étaient reconnaissans de ce bienfait signalé, donnaient procuration à quelqu’un de leurs amis, pour les remplacer ou les faire remplacer à la procession. Cette grâce avait été refusée, en 1474, à Me. Etienne De Baudribosc, clerc de Saint-Pierre l’Honoré ; mais, dans la suite, on s’était vu forcé de l’accorder aux prisonniers. Le sieur Du Plessis Mélesse, qui, protégé par le pape Grégoire XIII et par Henri III, avait levé la fierte en 1581, se trouvant, aux approches de l’Ascension 1582, « griefvement affligé d’une fiebvre ague » qui l’empêchait de se rendre à Rouen, envoya au chapitre deux gentilshommes porteurs de sa procuration notariée, qui les chargeait « de comparoir pour luy par devant messieurs du chapitre de Nostredame de Rouen, pour obéir à leur demande, et pour se offrir faire le debvoir que luy mesme eust esté tenu faire en personne. » Je trouve, en 1584, un acte de même nature, passé par Chestien De Gommer, seigneur du Breuil, homme d’armes du grand-prieur de Champagne, qui, ayant levé la fierte,