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chapitre ; et un chanoine lui adressait une vive semonce. Ce chanoine avait été désigné, pour cette mission, dans l’assemblée capitulaire du lundi de Quasimodo ; on lui avait remis, le jour de l’Ascension, comme pour servir de texte à son discours, la confession écrite du prisonnier, la seule qui eût été réservée, comme on l’a vu. L’allocution du chanoine portait donc sur les fautes confessées par le prisonnier, principalement sur le meurtre, « combien il est desplaisant à Dieu, quels effects en proviennent et sont produicts en public, en général, et en la conscience du criminel en particulier[1]. » — « Ceste remonstrance estoit quelquefois suivie d’une abondance de larmes » ; elle durait trois quarts d’heure ou une heure. Après l’avoir ainsi « grandement incrépé, il l’exhortoit de bien et catholiquement vivre à l’advenir, et l’admonestoit de rendre grâce à Dieu, à saint Romain et au chapitre[2]. » En 1496, le doyen du chapitre exhorta Jean Mygraine, qui avait levé la fierte la veille, à confesser ses péchés avec contrition, et à faire les pélerinages et autres pénitences dues et accoutumées[3].

  1. Défense du privilège de saint Romain, par Dadré, page 25.
  2. Exhortatus de cavendo in futurum à similibus maleficiis et ut recognosceret gratiam sibi impensam ex privilegii assecutione. » Acte pour Pierre Aubert, 1492.
  3. « Veagia que faciat et alia ob reverentiam dicti sancti Romani debita et consueta. » Reg. cap. de 1496.