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du temps de sa jeunesse (c’est-à-dire dans les beaux jours de François Ier.), il se faisoit, au jour de l’Ascension, de grands festins, danses, mommeries ou mascarades, tant par les fêturiers de la confrairie Saint-Romain, que autres jeunes hommes, avec excessives despences », et, ajoute le bon De Bras, peu chanceux en étymologie, « s’appelloit lors tel jour Rouvoysons, à cause que les processions rouent de lieu en autre[1], et disoit l’on, comme en proverbe, quand aucuns débauchéz déclinoient de biens, qu’ilz avoient faict Rouvoysons, à sçavoir perdu leurs biens en trop voluptueuses despences et mommeries sur chamolz, qui se faisoient de nuict par les rues, quelque saison d’esté qu’il fust, pour plus grandes magnificences[2]. » Encore au milieu du xviiie siècle, dans toutes les rues de Rouen, on dansait, on chantait, on tirait des armes à feu[3]. Dans les derniers tems, on voyait, après la cérémonie de la levée de la fierte, tous les habitans de Rouen se rendre au Cours. Là paraissaient les brillantes toilettes, les modes nouvelles, les

  1. Rouvoisons, vient de rogationes, rogations, prières.
  2. Les Recherches et Antiquités de la duché de Normandie, 1e partie, page 34.
  3. « Pars leves totâ serit urbe plausus,
    » Barbito ducunt alii choreas ;
    » Igneus dùm Mars simulacra prœbet
    » Ludicra belli. »

    (Poème déjà cité.)