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condamnée à être pendue ; mais l’exécution ayant été différée à cause de son état de grossesse, elle sollicita la fierte, et fut élue par le chapitre. Après la lecture du cartel, le parlement entra en délibération, et, sans avoir entendu les gens du roi, sans avoir fait monter Françoise Canu, rendit un arrêt, qui déclarait cette femme indigne du privilége. On manda au chapitre qu’il eût à faire un autre choix. Les chanoines envoyèrent au palais quatre députés, qui représentèrent au parlementes motifs de leur élection et de la résolution qu’ils avaient prise de s’y tenir. Ils supplièrent cette compagnie de lui délivrer la femme Canu, « nommée, dirent-ils, non par aucune brigue et sollicitation, mais par une élection libre, non prévue, et, « comme ils croyoient, par une voix du Saint-Esprit. » Les gens du roi remontrèrent alors que la femme Canu avait été jugée et condamnée à mort, sans qu’ils « eussent été entendus, sans que le procès leur eût été communiqué ; qu’elle venait d’être déclarée indigne du privilége, sans qu’on les eût entendus davantage. Ils demandèrent qu’elle fut amenée devant la cour, pour être interrogée sur les charges du procès. Alors seulement, on pourrait délibérer et décider si elle était digne ou indigne de la fierte. Une partie de MM. du parlement, et, entre autres, toute la grand’chambre, fut d’avis de ces conclusions. Les autres dirent qu’il y avait arrêt, et qu’il