Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la rue du Change et du parvis ; un poème latin, que nous avons déjà cité, nous l’apprend : « les jeunes filles, si avides de tout ce qui est nouveau pour elles, groupées aux fenêtres, attendent avec impatience le cortége qui va passer ; elles désirent voir, elles ne désirent guère moins d’être vues[1]. »

Décrivons la procession qui excitait un si vif empressement ; cette procession, à laquelle assistaient tous les couvens d’hommes de la ville, toutes les paroisses avec leurs croix et leurs bannières, si bien représentées et caractérisées par mademoiselle Espérance Langlois, dans l’admirable planche qui décore le premier tome de cet ouvrage. Le cortége se remettait en marche, emmenant comme en triomphe le prisonnier délivré au chapitre, et chantant l’hymne : Felix dies mortalibus, revenait à la cathédrale par la rue de l’Épicerie, la Calende, la rue du Change et le grand portail du parvis, appelé anciennement Portail de Saint-Romain. C’était alors que la procession, devenue complète par la présence du prisonnier délivré, excitait, au plus haut degré, l’avide curiosité et l’intérêt toujours croissant de la foule immense

  1. « Quas juvat rerum novitate pasci,
    » Virgines, altis domibus receptæ
    » Et vident pompæ decus et videri
    » Nec minus optant. »