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précédente, ayant en vain sollicité la fierte, se rendait de nouveau à Rouen pour se constituer prisonnier et la demander encore. Les chanoines représentèrent au procureur du roi et au lieutenant de la maréchaussée « que ce seroit porter atteinte au privilége de saint Romain que d’arrêter ceux qui venoient volontairement se constituer prisonniers, dans l’assurance d’obtenir ledit privilége, ainsi que ceux qui se retiroient, ne l’ayant pu obtenir. » Les deux magistrats déférèrent à cette réclamation, et sur-le-champ le prisonnier fut rendu à la liberté. Depuis l’instant où les cloches avaient été mises en volée, le clergé du chœur chantait Tierce, Sexte, None, et ensuite un Te Deum très-solennel. La procession s’organisait pour sortir ; lorsqu’elle était formée, les chanoines allaient s’y joindre. Le cortége sortait par le portail des Libraires ; cette sortie par le portail du nord tenait sans doute à ce qu’il y avait eu très-anciennement, de ce côté-là, une chapelle dédiée à saint Romain. En sortant, le clergé chantait les répons « Ascendit Deus in jubilo », « Prœbuit se ipsum », et la belle hymne : « Christe quem sedes revocant paternœ », dont chaque strophe était répétée deux fois. En chantant ainsi, la procession descendait la rue Saint-Romain. Au portail de l’église de Saint-Maclou, se trouvaient trois enfans de chœur, dont deux portaient des chandeliers allumés, le troisième