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du cérémonial. Le chapelain de Saint-Romain, en surplis et aumusse, traversait le parquet, s’inclinait devant MM. du parlement, et présentait le cartel d’élection au premier président, qui brisait le sceau, lisait le cartel ou le remettait à un conseiller pour en faire l’ouverture. A dater de ce moment, l’ancien cérémonial était bien simple et bien court. Du tems des échiquiers temporaires, les clercs, porteurs du cartel, disaient ; « Nous sommes envoyéz par les doyen et chapitre de l’églize Nostre-Dame de Rouen, qui, en usant du privilége de monsieur sainct Romain, ont esleu pour joyr d’icelluy privilége l’un des prisonniers criminelz qui trouvez ont esté ès prisons du roy nostre sire à Rouen ; dont le nom est par escript en ung pou (peu) de papier cloz et scellé, afin que le dict prisonnier leur soit délivré en la manière accoustumée. » Alors, ils déposaient le cartel, et se retiraient ; le président criminel décachetait ce cartel, en présence du bailli de Rouen, du vicomte, de l’avocat et du procureur du roi, mandés à l’échiquier, à cet effet. Après avoir entendu le nom du prisonnier élu, si les magistrats savaient de quel crime il était accusé, ils le délivraient, sans difficulté, sauf le cas d’hérésie et de lèze-majesté. S’ils l’ignoraient, et que, conformément à l’usage existant dès lors, le prisonnier se fût fait écrouer pour dette civile, ils le délivraient