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Piédouë, conseillers, qui étaient en tour, payèrent chacun mille livres, « au moyen de quoi ils furent dispensés de faire le festin ». Sur ces deux mille livres, mille six cents furent données en aumône à l’hôpital et à la Madeleine ; les quatre cents livres qui restaient furent employées au déjeûner du jour de l’Ascension.

Le sort de ce festin était d’être ainsi, à chaque instant, supprimé, réduit, puis rétabli plus somptueux qu’avant. Il était réservé au premier président Montholon (premier du nom) de lui porter un coup dont il ne pourrait plus se relever. Dans une assemblée générale du 21 avril 1692, il représenta que « la cérémonie qui se pratiquoit le jour de l’Ascension avoit beaucoup d’indécence, et qu’il falloit abattre le repas qu’on avoit coustume de faire, ce jour-là, vulgairement appelé le cochon. » Après une assez longue délibération, il fut arrêté que, désormais, le jour de l’Ascension, on se trouverait à midi au palais, pour y entendre la messe solennelle accoutumée ; qu’ensuite on se rendrait dans la grand’chambre, pour y juger le prisonnier qui serait nommé par le chapitre, et « qu’un chacun mangeroit chez soi, avant que de se trouver à la cérémonie. » Toutefois, l’obligation imposée à chaque conseiller, de payer mille livres, lors de sa promotion à la grand’chambre, fut maintenue ; on décida que ces mille livres seraient versées dans