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Et, considérant combien plus louablement telles despenses se pourroient faire en autres choses, comme seroit en aumosnes et autres œuvres pies ; surtout en ce temps où le besoing en est très-grand et où l’exemple de nos officiers peut beaucoup vers les peuples pour les induire aux bonnes œuvres ; nous avons désiré vous faire ceste lettre pour vous dire ce que nous pensons sur ce subject, vous exhorter et convier, comme nous faisons, d’y faire considération, et de prendre, entre vous, résolution de réformer cet abus, dès à présent et pour l’advenir, employants ce que l’on a coustume d’y despenser, en quelque œuvre qui soit plus louable, comme en aumosne vers les pauvres et prisonniers, ou autrement ainsy que vous en adviseréz estre pour le mieux. »

Le parlement, après avoir délibéré sur cette lettre, arrêta que « les grands festins seroient abolis ; seulement, chaque année, les deux derniers conseillers promus à la grand’chambre, remettroient chacun la somme de cent escus (faisant en tout six cents livres) dans les mains du premier huissier, pour estre employés à un disner de toute la compaignie assemblée le jour de l’Ascension, pour la cérémonie du prisonnier. » Ne voilà-t-il pas un grand acheminement à la frugalité ; et si un dîner qui coûtait six cents livres d’alors était réputé modeste, qu’était-ce donc que ces grands disners que le