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chambre des comptes et de la cour des Aides ; je ne vois pas quel fut le résultat de cette conférence. Mais si, alors, on en revint à l’économie et à la frugalité, ce ne fut pas pour long-tems ; car, en 1631, quelques jours avant l’Ascension, M. De Bretignières, procureur-général, parla à son tour de la nécessité de retrancher les « grandes despenses qui se faisoient au banquet de l’Ascension. Le nombre des pauvres des paroisses de Saint-Maclou, Saint-Nicaise et Saint-Vivien estoit (dit-il) augmenté presque des deux tiers de ce qu’il estoit en 1622 ; il convenoit donc d’employer en aumôsnes aux pauvres nécessiteux, une partie des despenses excessives que l’on avoit coustume de faire en pareil cas. » La cour en délibéra ; mais sa décision peut surprendre ; il fut arrêté « de ne rien innover, et qu’il en seroit usé en la manière accoustumée. »

Que l’on ne s’étonne pas de voir se prolonger si longtems un abus si souvent attaqué. Presque tous les ans, comme on l’a vu, il était question de supprimer ce repas, ou, du moins, d’en diminuer considérablement la dépense. Beaucoup de membres de la compagnie y donnaient les mains ; mais on éprouvait la plus vive opposition de la part de ceux des membres de la compagnie, qui, ayant fait récemment les frais de ces fastueux banquets, apostrophaient vivement les nouveaux venus, leur imputaient d’avoir provoqué ces délibérations, et