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président Groulard reconnut lui-même la nécessité de reprendre « l’ancienne coustume, qui n’avoit esté retrenchée que pour raison du luxe et des exceds qu’on y apportait. Il estoit plus séant (disait-on) que les nouveaux entrans et derniers reçus en la grand’chambre en eussent la charge : seulement il convenoit qu’ils se gardâssent de tout luxe et superfluité ». Cette année, les deux derniers conseillers reçus donnèrent, pour ce repas, chacun cent écus auxquels on en ajouta cent autres pris sur les amendes. Trois cens écus étaient une somme alors ; c’en serait une encore aujourd’hui ; et on peut imaginer quel repas ce devait être.

Lorsqu’il n’y avait pas eu de promotion à la grand’chambre, dans l’année, des fonds pris sur la recette des amendes faisaient face aux frais du repas ; on prenait le pain et le vin à la buvette. En 1626, la misère était grande, « le nombre des pauvres augmentoit chaque jour » ; on souffrait beaucoup à Rouen de la disette des grains. Quelques jours avant l’Ascension, M. De Faucon, premier président, fit à la grand’chambre un tableau pathétique des maux de la province, et insista sur la nécessité « de retrancher le luxe et les superfluitéz qui se faisoient aux festins et banquetz du jour de l’Ascension, et d’en employer les deniers à la subvention et nourriture des pauvres ». On en conféra avec les procureurs-généraux de la