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pas gratuite. Un arrêt du 5 août 1649 met ces dépenses à la charge de celui des conseillers qui avait été reçu le dernier avant la fête.


Dîner du parlement.

Après la messe, le parlement rentrait dans les salles du Palais, où (anciennement) un dîner magnifique avait été préparé. Dans ces tems reculés, il n’y avait pas de bonnes fêtes sans repas de corps. Nous avons parlé du banquet du chapitre ; le jour de l’Ascension, il y avait aussi grand dîner dans toutes les juridictions de la ville, à la chambre des comptes, au bailliage. « Ces compaignyes s’assembloient après la messe oije, pour prendre leur reffection et disner et se resjoyr ensemble sur le rachapt et miséricorde de Dieu, espandue sur le paouvre criminel[1]. » Chez tous les habitans de Rouen, il y avait, ce jour-là, au dîner, quelque chose d’extra ; « il n’y avoit bourgeoys, tant paouvre fust-il, qui ne s’esgayast de ceste grande et exhubérante grâce divine » Mais le plus célèbre de tous ces repas était celui du parlement ; on l’appelait le festin du cochon, quelquefois même le cochon, sans doute parce que l’animal qui porte ce nom y figurait honorablement au beau milieu de la table. Très-anciennement, il y avait, ce jour-là, au Palais, deux déjeuners ou dîners, l’un pour la

  1. Manuscrit du chapitre de Rouen, du commencement du xvie siècle.